L’Apôtre du 650 B Henri BOSC nous écrit …

VERS UNE FEDERATION FRANCAISE DE VELOMOTORISME ?

Venant d’entrer dans ma soixante-dixième année de cyclotourisme, je constate que pendant cette période j’ai vécu deux révolutions qui sont loin d’être positives :

– La première, le remplacement, à partir des années 1970 environ, de nos randonneuses, pourtant particulièrement bien adaptées à la pratique du cyclotourisme, avec tout l’équipement nécessaire pour les voyages en autonomie, par des machines allégées type course, peu confortables et sans garde-boue, avec pour conséquence un afflux de voitures suiveuses devenues indispensables ; on ne trouve plus dans le « Où irons-nous ? » que des organisations de demi-journée tandis qu’autrefois elles se déroulaient quasiment toutes sur la journée entière, la plupart du temps le pique-nique dans le sac de guidon  ; du fait du changement de matériel, le côté sportif a pris souvent le pas sur le tourisme. Si l’on veut voir maintenant des randonneuses en nombre, il faut aller participer à des organisations de groupes de passionnés comme la Confrérie des 650  ou Les Amis du Randonneur, alors qu’antérieurement elles représentaient la totalité des bicyclettes des cyclotouristes, comme dans les semaines fédérales.

La deuxième, l’arrivée massive des VAE (vélos à assistance électrique) fortement encouragés par la fédération afin d’éviter la diminution de nos licenciés et de favoriser leur augmentation.

Alors qu’au début le VAE n’était admis que pour raisons de santé, on le voit de plus en plus utilisé maintenant par des cyclistes jeunes ou plus âgés en pleine forme qui, pour suivre ou précéder les plus rapides de leur club, s’empressent de faire débrider leur engin. Au rythme où on voit leur nombre augmenter chaque année davantage aux semaines fédérales, on peut prédire que dans moins de dix ans le VAE remplacera à 80 % le vélo allégé comme celui-ci a remplacé la randonneuse.

Cet état de fait ne peut que s’accentuer dans la mesure où la plus grande partie de nos brevets sont maintenant homologables quand ils sont effectués avec un VAE ou un TAE (tricycle à assistance électrique). A l’origine seuls les brevets sans délais (comme les BCN/BPF) pouvaient être réalisés avec un VAE mais, à l’exception des longues distances, ce n’est plus le cas puisque les « Cyclomontagnardes » et les « Mer/Montagne » notamment rentrent aussi dans le panel VAE (sauf pour la formule randonneur) : les utilisateurs de VAE ont droit à l’homologation de leur BCMF au même titre que ceux qui l’ont réussi « avec leur engin mû exclusivement par la force musculaire » (définition sans doute périmée de la FFCT pour l’homologation des brevets), ce qui n’est pas pareil même s’il est prévu que l’inscription et l’homologation mentionnent bien dans tous les cas que le brevet a été effectué avec un VAE.

N’était-il pas plus dans la tradition de notre FFCT de valoriser l’effort personnel avec le plaisir, le bonheur et la fierté de réussir un brevet parfois difficile (relief, conditions climatiques) par ses propres moyens physiques et mentaux ? Bien sûr il n’y a pas de raison d’empêcher d’utiliser un VAE sur le parcours d’un brevet ou pour franchir des cols, mais alors sans aucune homologation.

L’évolution devrait-elle amener une « Fédération Française de Vélomotorisme ??

Henri Bosc

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