Le vélo rend-il plus intelligent ?

La pratique régulière du vélo, comme tout exercice physique, ne procure pas seulement une bonne santé cardiovasculaire. Elle améliore aussi le bon fonctionnement du cerveau. Augmentation des neuromédiateurs, plus grande production de neurones, meilleure irrigation des tissus : tout est bon pour se (re)mettre en selle !

Lorsqu’on songe aux bienfaits du vélo, on pense généralement aux muscles qui grossissent, aux os qui se renforcent, à la graisse qui fond… Les plus calés parlent aussi d’une fréquence cardiaque ralentie grâce à un cœur plus costaud qui enverra donc plus de sang à chaque contraction. On évoquera aussi la baisse de la pression artérielle, la stabilisation du taux de sucre dans le sang, la production accrue d’hormones et de neurotransmetteurs, le renforcement du système immunitaire et d’autres choses encore.

Tout cela est bel et bien vrai. Mais il y a fort à parier qu’on oubliera un facteur essentiel dans la pratique du vélo : il favorise le bon fonctionnement du cerveau.

cerveau

Des effets positifs au niveau cérébral

Qu’est-ce qui peut expliquer cet effet du sport sur l’intelligence ? Tout d’abord, l’activité physique augmente jusqu’à 30% le débit sanguin intracérébral. A la longue, cet afflux sanguin améliore la capillarisation cérébrale, c’est-à-dire la multiplication des microscopiques vaisseaux sanguins du diamètre d’un cheveu (d’où ce nom de capillaire), ce qui garantit un bon approvisionnement en oxygène aux neurones.

Le sang est aussi plus fluide, plus riche en globules rouges. Les artères gagnent en souplesse. On abaisse le risque de dégénérescence. Une enquête épidémiologique en Suède a montré que le sport diminuait de 60% le risque de développer une maladie d’Alzheimer. Même un niveau faible de pratique suffit, soit une moyenne de vingt minutes de vélo par jour.

Mais encore…

Et il n’y a pas que cela ! On sait aussi à présent que lorsqu’on pratique une activité physique régulière, on libère dans le sang des facteurs de croissance (BDNF, IGF1) qui vont permettre la différenciation des cellules souches et favoriser la production de nouveaux neurones.

Le sport favorise aussi la production de substances (endorphines, endocannabinoïdes, dopamine) qui agissent sur l’humeur et produisent une baisse de l’anxiété et de la douleur au profit d’un plus grand plaisir de vie. Alors, avouez qu’il serait dommage de se priver de tels bienfaits !

Gilles Goetghebuer (rédacteur en chef des magazines Sport et Vie et Zatopek)

www.gracq.org

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