En Loir-et-Cher aussi… !!!

Un article, signé Lionel Oger, repris de La Nouvelle République de ce vendredi 19 décembre 2014. Il nous parle, une fois n’est pas coutume, des cyclistes en Loir-et-Cher :

http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir-et-Cher/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2014/12/19/Les-cyclistes-mauvais-eleves-de-la-route-2158871

Les cyclistes mauvais élèves de la route ?

Une piste cyclable près de la gare de Blois.

Le Conseil national de la sécurité routière préconise des P-V minorés pour les cyclistes en infraction. “ De l’enfumage ” répondent les adeptes du vélo.

Qui n’a pas un jour pris une rue en sens interdit ou franchi un stop en circulant à vélo ? Pourtant, tout comme pour l’automobiliste, ce comportement est passible d’une amende. Il est rarissime que les policiers dressent des P-V à l’encontre des cyclistes sauf si ces derniers leur font monter la moutarde au nez. Tout récemment, un adepte du vélo tout-terrain qui, l’été dernier, avait dévalé plusieurs fois l’escalier Denis-Papin à vive allure, a écopé de 150 € d’amende par le tribunal de police. Il n’avait pas tenu compte des avertissements de la patrouille et avait continué à vouloir épater les touristes de passage.

Dernièrement, le Conseil national de la sécurité routière a préconisé d’appliquer des amendes minorées pour les cyclistes en infraction. Cette suggestion dont on ignore si elle sera suivie d’effet, s’inspire d’une expérimentation menée à Strasbourg où, par exemple, l’amende pour le sens interdit est passée à 45 € au lieu de 90 dans le reste de la France. Pourquoi s’attacher soudainement à la question des cyclistes ? Parce que les statistiques montrent une augmentation de 6 % des cyclistes tués sur la route depuis le début de l’année. Comme pour corroborer ces chiffres, une étude réalisée en octobre par Opinionway pour l’assureur MMA sur un échantillon de 1.041 adeptes du vélo indique que 88 % d’entre eux reconnaissent avoir déjà commis une infraction à vélo. Les cyclistes auraient l’impression de bénéficier d’une impunité, ce qui expliquerait leur imprudence. Dans ces conditions, ne faudrait-il pas leur rappeler avec fermeté les règles élémentaires du code de la route ?

«  2 % des usagers et 5 % des tués  »

Cette campagne sur le vélo a le don d’agacer au plus haut point Jean-Luc Carl, responsable départemental de la Ligue contre la violence routière et utilisateur régulier du vélo.« C’est de l’enfumage destiné à faire oublier les vrais problèmes de sécurité routière. On cible les cyclistes qui ne représentent que 2 % des usagers et 5 % des tués sur la route. C’est bien trop réducteur. Le vrai problème contre lequel ce gouvernement frileux et hésitant n’ose pas s’attaquer, c’est la vitesse, première cause de mortalité. Il faut avoir le courage de décider d’abaisser la vitesse de 90 km/h à 80 km/h. » Quant au sondage commandé par MMA, Jean-Luc Carl le considère comme une entreprise de lobbying destinée à terme à vendre des contrats d’assurance spécifiques aux vélos. Il redoute aussi une remise en cause de la loi Badinter de 1985 qui instaure une responsabilité des conducteurs motorisés dans pratiquement tous les accidents.
Alors, les cyclistes sont-ils réellement dangereux ? Non, d’après la préfecture de police de Paris, ils seraient même moins fauteurs d’accidents que les autres catégories d’usagers de la route. Et quand ils sont impliqués dans un accident, ils ne sont responsables que dans 40 % des cas. Ils sont surtout victimes des autres véhicules.

En Loir-et-Cher, deux cyclistes ont perdu la vie en 2013 sur un total de 31 décès tandis qu’on a recensé 10 accidents corporels impliquant un vélo.

Lionel Oger

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