Un article repris du site internet rue89 http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/21/voila-pourquoi-tout-monde-pense-les-cyclistes-sont-zouaves
Tout le monde, y compris les cyclistes eux-mêmes, a tendance à considérer que les pratiquants du vélo sont indisciplinés et imprévisibles. Une perception loin de la réalité, et qui s’explique très bien.
Parfois, les relations entre cyclistes et automobilistes sont conflictuelles. Parfois, elles tournent carrément à la guerre. Pourquoi tant de haine ? Une étude menée aux Etats-Unis, rendue publique il y a quelques jours et repérée par le site américain CityLab, nous aide à le comprendre.
Des spécialistes de la mobilité ont demandé à des conducteurs et à des cyclistes de juger comment les usagers de la route se comportent :
-
« Leur comportement est-il facile à prévoir ? » ;
-
et : « Respectent-ils le code de la route ? »
A première vue, les résultats confirment l’impression dominante : cyclistes et automobilistes pensent le plus souvent que la majorité des personnes en voiture se comportent bien et que la majorité des personnes à vélo font n’importe quoi.
« Pensez-vous que les voitures et les vélos respectent le code de la route et sont prévisibles ? » – Goddard 2016/CityLab
Les routes pensées pour les voitures :
Si même les cyclistes pensent que leurs congénères sont de fieffés imprudents, c’est qu’ils sont bien des zouaves, non ? Pas forcément, assurent les chercheurs, qui déculpabilisent pas mal les cyclistes et avancent plusieurs explications à cette perception négative.
D’abord, ils rappellent que, si l’on en croit les études, les cyclistes respectent globalement bien le code de la route.
Mr Bean (Rowan Atkinson) fait du vélo dans « Les Vacances de Mr Bean » de Steve Bendelack (2007)
Ensuite, ils expliquent que si certaines personnes à vélo semblent imprévisibles, c’est parce que les infrastructures comme les règles de circulation sont toutes prévues pour les voitures. A l’inverse, écrivent-ils dans leur article :
« Le fait que les conducteurs sont largement perçus comme très prévisibles est une preuve que l’ingénierie du trafic est parvenue avec succès à créer un système dont la plupart des utilisateurs identifient bien les comportements attendus et les respectent la plupart du temps. »
Par ailleurs, le fait qu’une majorité d’automobilistes ne roulent jamais à vélo peut expliquer qu’ils aient du mal à se mettre à la place des cyclistes. Ainsi, les automobilistes qui roulent parfois à vélo, et connaissent donc les contraintes de ce mode de transport, sont moins nombreux à considérer que les cyclistes sont des petits fous.
« Pensez-vous que les voitures et les vélos respectent le code de la route et sont prévisibles ? » – Goddard 2016/CityLab
Conclusion des auteurs, pour pacifier les relations :
« Les événements et les programmes qui permettent d’augmenter ne serait-ce qu’un petit peu l’usage du vélo peuvent avoir de grands effets sur l’attitude et l’opinion des gens envers les cyclistes et leur propension à accepter les infrastructures cyclables dans leur entourage. »