Le vélo, vers un changement d’échelle ?

Publié le 18 octobre 2019 par Vélove, repris du site internet www.carfree.fr

On peut dire qu’on a été des précurseurs sur Carfree France. A vrai dire, cela fait maintenant plus de 15 ans que l’on pratique le vélo au quotidien et qu’on le préconise comme une solution de mobilité. La « solution vélo », on a fait partie des premiers à la défendre en France, à une époque où il n’y avait pas beaucoup de vélos dans les rues et par contre beaucoup d’automobilistes pour nous dire « le vélo, c’est un truc de Hollandais, ça ne prendra jamais en France… »

Aujourd’hui, non seulement ça prend le vélo, mais c’est un véritable succès. Un article récent du journal Le Parisien nous rappelle que le vélo est aujourd’hui en plein essor en France.

Au global, un Français sur cinq vivant dans une grande ville (plus de 100 000 habitants) pédale pour son trajet domicile-travail. Plus largement, près de 2 Français sur 5 utilisent le vélo dans leur quotidien.

On peut le constater dans nos rues tous les jours, il y a de plus en plus de vélos un peu partout.

Parmi les motivations premières des personnes qui font du vélo, il y a apparemment d’abord la santé, à savoir la volonté de faire de l’exercice quotidien. Le second profil type est celui des « vélo-lovers », des hédonistes qui pédalent pour le plaisir. Autre type de cycliste, surtout représenté dans les villes très congestionnées : le pragmatique, celui pour qui se déplacer à vélo permet de maîtriser son temps de trajet mieux que l’automobile ou les RER parfois en panne. C’est l’argument avancé par 42 % des urbains actifs.

Si on veut expliquer l’engouement actuel pour le vélo, il y a sans doute un « alignement des planètes » selon Olivier Schneider de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), à savoir l’amélioration continue et certaine des réseaux cyclables (même s’il reste beaucoup à faire encore !), le développement du Vélo à Assistance Électrique (VAE), mais aussi sans doute la prise de conscience écologique, le coût du carburant ou la congestion fréquente en milieu urbain.

A vrai dire, on voit actuellement de plus en plus de vélos dans nos villes, à un point où cela commence même parfois à poser des problèmes. Les aménagements cyclables encore trop peu nombreux et faiblement dimensionnés ne répondent plus toujours à la demande. Il va falloir donner plus d’espace, cette matière si convoitée en milieu urbain, au vélo. Il devient aujourd’hui de plus en plus inacceptable de laisser tant de place en ville à des voitures énormes très souvent à un seul passager, le conducteur, alors que les nombreux vélos en croissance rapide s’entassent sur un très faible espace et doivent souvent cohabiter avec les piétons ou les trottinettes.

Il faut désormais changer d’échelle et penser l’aménagement urbain différemment en milieu urbain. Il faut donner la priorité en termes d’espace aux infrastructures lourdes de transports collectifs, type tramway, puis aux bus, aux vélos et aux piétons, et enfin aux voitures. En ville, la voiture doit sentir qu’elle est seulement invitée, tolérée sous conditions, alors que l’ensemble des autres modes doivent bénéficier d’aménagements généreux destinés à favoriser leur développement et leur épanouissement.

Photo: LP/Jean-Baptiste Quentin

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