jpcancé vous invite à découvrir les itinérances, à pied, à bicyclette, en bateau, par le texte et l'image, d'un randonneur touche à tout, marinier de Loire à l'occasion, canoéiste aussi, rebelle et libre toujours, photographe amateur, amoureux de la Loire, de sa batellerie et de Dame Nature.
Peu de cyclistes, équipés ou pas, sont au courant de la réglementation sur l’éclairage de leurs fidèles destriers. Embêtant quand les journées raccourcissent.
Avec le passage à l’heure d’hiver fin octobre et le raccourcissement des journées, la question de l’éclairage s’est brusquement posée pour de nombreux cyclistes. Cette semaine, j’entendais dans un magasin Go Sport que les feux avant et arrière représentaient «l’essentiel des ventes du moment». Tous les vélos neufs n’en sont pas pourvus, et ces éclairages se dégradent, quand ils ne sont pas volés ou négligés. Voilà pourquoi la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) anime jusqu’à dimanche une campagne dans plusieurs villes françaises «pour sensibiliser à l’importance d’un bon éclairage».
Car, comme celle-ci le rappelle dans un dossier en ligne, la question est «vitale» : «Les cyclistes croient souvent être vus parce que l’éclairage public ou les vitrines des magasins sont allumés. […] Or, le cycliste sans éclairage n’est pas visible. A côté de la puissance des feux des véhicules automobiles ou des deux-roues motorisés, [il] est en fait très défavorisé par la faible puissance et le manque de fiabilité de son éclairage actif.» D’après l’observatoire national interministériel de la sécurité routière, 17,1 % des cyclistes tués sur la route en 2012 l’ont été la nuit, «alors qu’ils sont peu nombreux à circuler». La même année en ville, pour un cycliste tué la nuit, vingt et un étaient hospitalisés plus de vingt-quatre heures (voir le pdf du bilan 2012).
L’ennui, c’est que peu de cyclistes, équipés ou pas, sont au courant de la réglementation sur l’éclairage de leurs fidèles destriers. Ce qu’il faut savoir, c’est que tout cycliste est tenu de faire usage de dispositifs d’éclairage ou de signalisation «la nuit, ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante». Du côté des équipements obligatoires, on retrouve :
– Le feu avant : «Tout cycle doit être muni d’un feu de position émettant vers l’avant une lumière non éblouissante, jaune ou blanche.» (article R313-4 du code de la route)
– Le feu arrière : «Tout cycle doit être muni d’un feu de position arrière. Ce feu doit être nettement visible de l’arrière lorsque le véhicule est monté.» (article R313-5)
Ces feux et signaux «ne peuvent pas être à intensité variable, sauf ceux des indicateurs de direction et du signal de détresse» (article R313-25). Les feux clignotants – j’en utilise moi-même pour être mieux vu – sont donc interdits. Rien n’impose en revanche fixer les feux de façon permanente au vélo.
– Les catadioptres (ces dispositifs réfléchissant la lumière vers sa source) : «Tout cycle doit être muni d’un ou plusieurs catadioptres arrière» (article R313-18), «de catadioptres orange visibles latéralement» (article R313-19), «d’un catadioptre blanc visible de l’avant» et d’autres sur les pédales (article R313-20).
Le non-respect de l’une de ces dispositions peut-être puni d’une contravention de première classe : l’amende forfaitaire est de 11 euros (33 euros en cas de majoration). Cela dit, peu d’infractions sont généralement constatées par les autorités : à peine 3 713 l’an dernier, vélos, cyclomoteurs et quadricycles légers confondus.
Côté équipements facultatif et semi-facultatif (vous allez comprendre), il y a :
– L’écarteur de danger (cette tige réfléchissante fixée à la perpendiculaire de la roue) : il «peut» être installé à l’arrière et à gauche (article R313-20).
– Le gilet fluo (ou «gilet de haute visibilité») : tout conducteur ou passager d’un vélo est tenu d’en porter un lorsqu’il circule hors agglomération, la nuit ou par visibilité insuffisante (article 431-1-1). Les réticents s’exposent à une amende de 35 euros (pouvant être minorée à 22 euros ou majorée à 75 euros). La FUB n’est cependant pas favorable à son port obligatoire. Elle le juge non adapté à certains cas : vélos couchés, port d’un sac à dos ou transport d’un enfant sur siège.
Par ailleurs (ça n’a aucun rapport avec l’éclairage mais on va éviter d’en faire la prochaine chronique), sachez que la présence d’un «appareil avertisseur constitué par un timbre ou un grelot dont le son peut-être entendu à 50 mètres au moins» – une sonnette, en gros – est obligatoire (article R313-33) et les autres avertisseurs interdits.
La réglementation sur ces dispositifs pourrait toutefois évoluer. La FUB profite de sa campagne sur l’éclairage pour proposer plusieurs «évolutions», alors que le second volet du Plan d’actions pour les mobilités actives (dit Pama, visant à encourager la pratique du vélo et de la marche) est en préparation. Parmi elles, l’autorisation des systèmes de feux clignotants à l’arrière (déjà vendus en magasins mais interdits d’utilisation), une fonction «feu de position» sur les dispositifs fixés à l’arrière afin de signaler qu’un vélo est à l’arrêt, ou encore l’obligation pour les fabricants de roues de doter celles-ci d’une bande réfléchissante. Il y a donc une chance que cet article soit actualisé dans moins d’un an, au prochain passage à l’heure d’hiver.