Envisagé depuis quelques temps déjà, ce voyage à Belle-Île-en-Mer s’est effectué en cinq étapes. Cette randonnée pédestre, préparée avec soin par notre amie « Brigett », nous voit parcourir la belle île par l’étroit chemin côtier, dans le sens des aiguilles d’une montre, les vents s’annonçant de sud-ouest.
Ils sont quatre randonneurs aguerris accompagnés de leur mascotte favorite : Rantamplan, le maître d’oeuvre de ce récit !
Il y a parmi nous donc Brigett et son mari, un Chef de la Police Montée… en retraite… mais est-on vraiment en retraite dans un métier d’agent très spécial ? Il y a aussi Liliane tout azimut tant son énergie est grande et Philippe son mari préféré.
Débarqués du bateau sur le coup de 16 heures, une mise en jambes est programmée par l’organisatrice randonneuse nous conduisant jusqu’au premier gîte de Port Guen. Il faut préciser, cependant, que nos deux flibustiers, le Chef et son adjoint Philippe, prennent le soin de se perdre à la sortie du Palais n’ayant pas tout à fait le sens de l’orientation…
Cette première soirée s’est déroulée dans une ambiance souriante et le coucher donne lieu à une bonne partie de rigolade, notre bon Chef amusant la galerie. Quant à Brigett, il lui faut une fenêtre ouverte, tout comme les volets, pour bien respirer en dormant ce qui vaut à Rantamplan quelques désagréments nuitamment blanchis… Le sommeil du juste étant difficile à trouver.
Mercredi, nous voilà, pour de bon cette fois-ci, à pied d’oeuvre… Il est 8h45, le soleil brille, la vie est à nous… Difficile la vie du randonneur en ce chemin côtier entre fortes descentes et montées très pentues…
La végétation, faite principalement de jaunes, nous explose au visage, l’appareil photo s’en amuse… C’est avec grand plaisir que nous parvenons à Locmaria au gîte de Lannivrec. La rencontre avec trois créatures de rêves, Nantaises de leur état, nous permet une nuit douce…
Le jeudi est une belle journée, agrémentée des premiers coups de soleil sur les peaux sensibles. Cette étape, entre Locmaria et Bangor, est la plus difficile car la plus découpée par l’océan, nous obligeant à bien des acrobaties pour arriver à destination au camping de Bangor et son mobil home accueillant. Nous nous sommes employés physiquement pour y parvenir… le terrain est terriblement difficile et escarpé. Rantamplan en a plein les pattes et le Philippe à Liliane itou ! Quant au Chef et sa Brigett… des cabris je vous dis, pas l’ombre d’un zeste de fatigue ! C’est très injuste !
Vendredi, le soleil est seul au monde… avec nous, et nous brûle toute la journée ! Chaud, chaud, il fait très chaud, on va mourir… Peut être pas… car le philippe à Liliane nous signale un objet non identifié sur une plage discrète… qui réveille notre intérêt !
Nous jouons à saute-mouton du côté des aiguilles de Port Coton avant d’arriver sur la plage de sable fin de Donnant… Ou là, je vous le donne en mille, notre Chef entreprend de se dévêtir afin d’aller caresser l’eau… Dommage pour lui, après avoir parcouru le bord de la grande bleue, roulé des biscotos, beaucoup hésité, il renonce à fréquenter plus avant les 14° du liquide océanique…
Le samedi, la météo a décidé de se singulariser en devenant « bretonne » avec ce genre de pluie qui, s’en en avoir l’air, vous mouille dessus, dessous, bref partout !
Un entrefilet de soleil, après le pic-nic du midi, nous permet d’apercevoir au loin la Pointe des Poulains chère à Sarah Bernard, célèbre comédienne du début du XXème siècle qui vit là, à proximité, ses heures de gloire éphémère.
L’hébergement au gîte de Sauzon nous permet « d’apprécier » l’ivresse excessive des joueurs d’un petit club du football breton tout auréolés de leur victoire en championnat. La nuit est courte et agrémentée de rugissements alcoolisés et fumeux…le monde du football ne fait pas envie, vive la rando !
En ce dimanche, le soleil nous est revenu par la grande porte après avoir laissé, avec obligeance, passer quelques nuages menaçants. L’étape est courte mais toujours avec ses difficultés pentues, dans un sens ou dans l’autre, avant de parvenir, sains et saufs, aux pieds de la citadelle de Vauban au Palais.
Le bateau est annoncé pour 15h15 au départ avec une possibilité d’hélitreuillage vers 15h30 en cas de naufrage, tout peut arriver… Nous arrivons à bon port à Quiberon, ravis de cette balade.
Ravis… sauf, ce soir là, du côté de Carnac pour Rantamplan qui dort dans le même lit que le Chef policier… pour satisfaire la toile d’un lit de camp, jugée trop juste pour le chien-chien…
Un chef, tout heureux de mettre un terme à une poursuite de 32 années sur les traces incertaines de notre bon animal de compagnie depuis un fameux jour du printemps 1978 où ils se sont croisés, l’un sur une barricade, révolutionnaire et vociférant, l’autre l’empêchant d’accéder à un lieu hautement gardé où le premier ministre de l’époque vante sa politique…
La vie est surprenante parfois ! Non ?
Visitez Belle-Île à pied par le sentier côtier… vous ne le regretterez pas, mais la balade se mérite ! 100 km au compteur ! 2 200 mètres de dénivelée !
Texte et photos de Rantamplan… l’animal de compagnie !