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Alors que la perspective d’un déconfinement progressif approche et avec elle la reprise des déplacements quotidiens, le vélo pourrait s’imposer comme un mode de déplacement essentiel. C’est d’ailleurs la stratégie choisie par de nombreuses villes à travers le monde qui ont mis en place des aménagements cyclables temporaires.
Un peu partout dans le monde, le vélo s’impose
Dans plusieurs villes autour du monde, comme Bogota, Berlin ou encore Oakland, des aménagements cyclables temporaires ont été créés pour faciliter la circulation des vélos. Ces aménagements se mettent en place très facilement : quelques plots issus du mobilier urbain suffisent à offrir de nombreux kilomètres supplémentaires aux cyclistes. Résultat : le succès a été très vite au rendez-vous !
En effet, privilégier le vélo offre de nombreux avantages sur le plan sanitaire : cela permet tout d’abord de respecter les mesures de distanciation sociale, mais également de reprendre une activité physique après des semaines de confinement. Le vélo est aussi un mode de déplacement propre qui permet de limiter la pollution de l’air, facteur aggravant des symptômes du Covid-19 comme l’ont montré plusieurs études.
Alors que dans les agglomérations françaises 40 % des déplacements en voiture font moins de 3 km, les Français sont désireux de pouvoir se mettre au vélo : près de la moitié d’entre eux estiment qu’ils pourraient réaliser tout ou partie de leurs trajets quotidiens via ce mode de transport, selon le Baromètre des mobilités du quotidien, publié en janvier par la FNH et Wimoov. Cette pratique, qui a déjà montré son potentiel lors de la grève de décembre dernier, pourrait bien être encore un peu plus motivée par le contexte post crise. A une condition : pouvoir se déplacer en toute sécurité, sur des pistes sécurisées, hors trafic motorisé. Mais surtout, sur des pistes suffisamment larges pour pouvoir respecter les consignes de distanciation. D’où la nécessité d’adapter la voirie pour garantir aux cyclistes les meilleures conditions de déplacement possibles.
Le confinement a laissé voir l’inégale répartition de l’espace public entre les différents usagers
La route est principalement dédiée à la voiture en laissant que peu de place aux cyclistes et aux piétons. Pourtant chacun ayant besoin de se déplacer, dans des conditions garantissant le respect des règles de distanciation, il devient indispensable de re-partager la route.
De nombreuses mesures peuvent donc être prises rapidement comme par exemple la réduction du nombre de voies motorisées, la multiplication des pistes cyclables et des cheminements de piétons ou encore la réduction de la vitesse maximale autorisée.
Quels moyens développer ?
La France bénéficie d’un cadre juridique favorable à la mise en place de telles mesures d’ajustement de l’espace public, les résultats seraient donc observables très rapidement.
Pour penser également au long terme, il est nécessaire de développer les aides économiques pour les vélos et les vélos à assistance électrique, ou encore généraliser, en le rendant obligatoire, le forfait mobilité durable versé par les entreprises aux salariés qui utilisent le vélo pour leur déplacement domicile-travail, etc…
Enfin si l’accent est mis aujourd’hui sur la préparation des conditions favorables à la pratique du vélo, cela n’exclut en rien la question du fonctionnement des transports en commun à partir du déconfinement. Comment garantir le respect des règles sanitaires ? Quelques pistes seront importantes à explorer : décaler les horaires des salariés, favoriser le télétravail partiel, changer les rythmes de travail, etc…