Un excellent article repris du site internet La ville à vélo.
http://www.lavilleavelo.org
{Texte de Mickael Bluejay tiré du site Bicycle Safe. La traduction française a été assuré par Nicolas de La Ville À Vélo. Le texte de cette traduction est également disponible sur le site de Nicolas : Cercle Vicieux.}
«Depuis que j’observe davantage l’interaction vélos-voiture, j’ai constaté que les cyclistes ont deux menaces pour leur sécurité: les autos et eux-même» Lee Nichols
Cette page montre des façons réelles dont vous pouvez être accrochés par les voitures et de réelles façons dont vous pouvez les éviter.
Elle est très éloignée des guides de sécurité à bicyclette qui vous disent souvent simplement de porter un casque et de respecter le code de la route.
Mais considérez ceci :
« Porter un casque ne fera rien pour empêcher une collision ! » Certes, porter un casque pourrait être utile si vous êtes accrochés, mais le but premier devrait être d’éviter d’abord la collision.
Des cyclistes sont tués par des voitures bien que portant leur casque. S’ils n’avaient pas porté leur casque mais suivi les consignes ci-dessous, ils seraient peut-être encore en vie. Ne confondez pas porter un casque et sécurité à vélo. Un gramme de prévention vaut mieux qu’un kilo de remèdes.
Mieux vaut éviter la collision.
Pour ce qui est de respecter le code, la plupart des gens sont conscients qu’il est stupide de brûler un feu rouge s’il y a de la circulation sur la voie que l’on croise, si bien que le conseil « respectez le code » n’est pas utile car trop évident. Ce que vous trouverez ci-dessous sont plusieurs scénarios qui ne sont pas aussi évidents.
L’autre problème de « Respectez le Code » provient de ce que les gens pensent que c’est tout ce qu’ils ont à faire. Mais ce n’est pas suffisant et de loin. Voici un exemple: votre guide de sécurité vous dira de toujours signaler vos changements de direction. Bien que cela soit une bonne idée, ce qu’ils ne disent pas est que si vous êtes dans une position où un conducteur de voiture doit savoir que vous allez tourner pour vous éviter, vous êtes un candidat désigné pour la collision. Même si vous signalez.
(Bien évidemment, brûler un stop lorsqu’il n’y a personne n’est pas nécessairement dangereux, mais nous ne pouvons pas vous recommander de le faire, car c’est illégal, pas parce que c’est dangereux. Vous devriez comprendre la différence. En tout état de cause, « Respectez le Code », mais soyez conscient du pourquoi.)
Collision n°1 : le croisement de droite
Schéma1
Ceci est un des types de collision le plus courant.
Une voiture sort d’une rue perpendiculaire, d’un parking ou d’une allée. Notez qu’il y a deux espèces de collision :
Soit vous êtes devant la voiture qui vous heurte,
soit la voiture surgit devant vous et vous rentrez dedans.
Comment éviter cette collision :
1. Utilisez un phare. Si vous roulez de nuit vous devriez absolument utiliser un phare avant. Il est exigé par la loi, de toute façon.
Même pour rouler de jour, une lumière blanche clignotante vous rendra plus visible d’un automobiliste qui pourrait autrement vous heurter de la droite.
2. Klaxonnez. Procurez vous une sonnette ou une trompe et UTILISEZ-LA chaque fois que vous voyez une voiture approcher (ou attendre) devant vous et à droite.
Si vous n’avez pas de sonnette alors hurlez « hé ! ». Vous vous sentirez peut-être gauche de sonner ou de hurler, mais il vaut mieux être embarrassé que renversé.
3. Ralentissez. Si vous ne pouvez pas croiser le regard du conducteur, en particulier la nuit, ralentissez suffisamment pour être capable de vous arrêter complètement si nécessaire. Bien sûr, c’est embêtant, mais c’est mieux qu’une collision. Agir ainsi m’a sauvé la vie en d’innombrables occasions.
4. Appuyez à gauche. Remarquez les deux lignes bleues A et B sur le Schéma 1. Vous avez probablement l’habitude de rouler en A, très près du trottoir, car vous avez peur d’être accroché par derrière. Mais regardez la voiture. Quand le conducteur inspecte la rue, il ne regarde pas la bande cyclable ou le caniveau, il regarde le milieu de la voie, pour y voir d’autres voitures. Plus loin vous serez à gauche (comme en B), plus il sera probable que le conducteur vous verra. Il y a là un avantage supplémentaire : si le conducteur ne vous voit pas et démarre, il vous sera peut-être possible d’aller plus encore à gauche, où vous serez en mesure d’accélérer et de l’éviter avant l’impact, ou rouler sur le capot lorsqu’il monte sur ses freins. En bref, cela vous ouvre plus d’options. Car si vous restez tout à fait à droite lorsqu’il démarre, votre seule option pourrait être de rentrer dans la porte du conducteur. Utiliser cette méthode m’a sauvé en trois occasions dans lesquelles un automobiliste a démarré ainsi et je n’ai rien eu, et dans lesquelles je serais certainement rentré dans leur porte si je n’avais pas appuyé à gauche.
Bien sûr, il y a un prix à payer. Rouler à l’extrême droite vous rend invisible pour les conducteurs devant vous aux croisements, mais rouler à gauche vous rend vulnérable aux voitures derrière vous. Votre position dans la voie dépendra de la largeur de la rue, du nombre de voitures, de leur vitesse et de leur « frôlement », et de la distance qui vous sépare de la prochaine intersection. Sur des voies rapides avec peu de croisements, vous roulerez plus à droite, (NdT: nuançons, en général ces voies ont deux voies dans le même sens, et les voitures peuvent dépasser si l’on reste en B) et dans des ruelles tranquilles avec beaucoup d’intersections, vous roulerez plus à gauche. (voir aussi collisions n° 7 et 8)
Collision n°2 : Le coup de portière:
Schéma 2
Un conducteur ouvre sa porte juste devant vous. Vous rentrez dedans si vous ne pouvez pas vous arrêter à temps. Si vous avez de la chance, le conducteur sortira de sa voiture avant que vous ne touchiez la porte, si bien que vous aurez au moins le plaisir de le bousculer dans la collision, et sa viande tendre amortira votre impact.
Comment éviter cette collision:
Appuyez à gauche. Roulez assez loin à gauche de telle sorte que vous ne puissiez pas rentrer dans une porte qui s’ouvrirait inopinément. Vous serez peut-être inquiet de rouler si loin sur la voie que les automobilistes ne peuvent pas vous doubler aisément, mais vous avez nettement plus de risque de prendre une porte d’un véhicule garé que de vous faire renverser par derrière par un conducteur qui vous voit clairement. (NdT: d’autant plus clairement que vous aurez pris la précaution de revêtir des vêtements clairs et ou « flashy », et d’équiper votre vélo d’un écart’auto)
Collision n°3 : Feu Rouge de la Mort
Schéma 3
Vous vous arrêtez à la droite d’un véhicule qui attend au feu ou au stop. Le conducteur ne peut pas vous voir. Quand le feu passe au vert, vous avancez, et le véhicule tourne à droite, sur vous. Même de petites voitures peuvent vous faire ça, mais ce scénario est particulièrement dangereux quand vous vous arrêtez à droite d’un bus ou d’un semi-remorque.
(NdT: la référence à Austin est remplacée par) Un cycliste lyonnais a été tué à Saint-Fons en 2003, lorsqu’il s’est arrêté à droite d’un car. Le car a tourné à droite et l’a écrasé sous ses roues.
Bon nombre d’accidents de cyclistes ont lieu de toute façon à proximité d’un car ou d’un camion.
Comment éviter cette collision:
Ne vous arrêtez pas dans l’angle mort. Arrêtez vous simplement derrière un véhicule, au lieu de vous arrêter à sa droite, ceci vous rend très visible du trafic dans toutes les directions. Il est impossible pour la voiture derrière vous de ne pas vous voir quand vous êtes juste devant.
Une autre option est de vous arrêter sur le point A (NdT, en particulier si le carrefour est équipé d’un sas vélo) là où le premier conducteur peut vous voir, ou au point B, derrière la première voiture de telle sorte qu’elle ne tourne pas sur vous, et assez loin devant la deuxième pour que son conducteur vous voie clairement. (NdT: Pratiquement, il est même conseillé de se positionner plus encore à gauche qu’indiqué sur le schéma) Cela ne sert à rien d’éviter de s’arrêter dans l’angle mort du premier véhicule si vous faites l’erreur de vous arrêter dans l’angle mort du second. N’importe lequel peut vous avoir.
Si vous choisissez le point A, démarrez rapidement pour franchir le croisement dès que le feu passe au vert. Ne regardez pas le conducteur pour savoir s’il veut tourner. Si vous êtes en A et qu’il veut tourner, vous êtes sur son chemin ! Pourquoi vous être arrêté en A si vous n’étiez pas pressé de traverser dès que possible ? Quand le feu passe au vert, allez y et rapidement. (Mais assurez vous que personne ne brûle le feu dans la voie perpendiculaire bien sûr !)
Si vous avez choisi le point B, lorsque le feu passe au vert, ne dépassez PAS la voiture devant vous, restez derrière, car elle pourrait tourner à droite à tout moment.
Si elle ne tourne pas à droite tout de suite, elle peut tourner à droite dans un porche ou un parking inopinément. Ne comptez pas qu’elle signale son intention, elles ne le font jamais. Faites l’hypothèse qu’une voiture peut tourner à droite n’importe quand ! (Ne doublez JAMAIS une voiture par la droite) Mais efforcez-vous de rester devant la voiture derrière vous jusqu’après le croisement car elle pourrait essayer de vous couper en deux en tournant à droite.
Schéma 3A
Même si nous ne sommes pas en faveur de brûler les feux rouges, vous remarquerez qu’il est plus sûr de brûler le feu s’il n’y a pas de trafic perpendiculaire, que ce ne l’est d’attendre en toute légalité au feu à droite d’une voiture, pour la voir tourner et vous couper en deux au feu vert. La morale de cette histoire n’est pas qu’il est préférable de brûler le feu, mais qu’il est possible de se faire renverser même en respectant la loi.
Au fait, soyez très attentif lorsque vous passez des voitures arrêtées par la droite en approchant d’un feu. Vous courez le risque de prendre une porte passager ou d’être renversé par une voiture qui décide brusquement de se garer à droite.
(NdT: Voici ce que le manuel de La Ville À Vélo écrit à ce sujet :
lorsque les voitures sont immobilisées à un feu ou coincées dans les embouteillages, remonter les files de voitures est une des satisfactions du cycliste. Néanmoins cette pratique est en contradiction avec le principe de positionnement sur la chaussée car la distance latérale de sécurité pour le dépassement d’un véhicule doit être de 1 mètre.
File de voiture en mouvement
La Ville À Vélo déconseille fortement de remonter une file de voiture en mouvement, car même à très faible vitesse un automobiliste peut faire un écart et réduire ainsi l’espace de votre trajectoire.
File de voiture arrêtée :
Nous déconseillons de remonter une file de voitures arrêtées par la droite. Les automobilistes ne vous attendent pas de ce côté. Cela représente un danger quand les voitures redémarrent. En effet, la règle imposée par le code de la route est le dépassement par la gauche. De plus, en roulant à droite, vous vous exposez aux portières de voiture en stationnement qui s’ouvrent.
– Plusieurs voies sur une rue à sens unique : dans cette hypothèse, il n’y a aucun inconvénient à remonter une file de voiture par la gauche ou par le milieu. (on se méfiera des poids lourds)
– Plusieurs voies sur une rue à double sens : pour éviter les voitures qui viennent en face il est préférable de remonter les files par le milieu (en prenant garde aux rétroviseurs et aux poids lourds)
– Une seule voie dans une rue à double sens : doublez par la gauche mais soyez attentif aux voitures qui viennent d’en face.
Il faut toujours avoir à l’esprit que la file des voitures va redémarrer.
Files de voitures qui redémarrent :
Lorsque les voitures redémarrent, il convient de réintégrer le milieu de la voie avec vigilance et promptitude (celle de gauche si vous tournez à gauche, celle de droite si vous allez tout droit ou à droite)
Collision n°4 : Le Crochet du Droit.
Schéma 4
Un véhicule vous dépasse puis essaie de tourner à droite directement devant vous ou sur vous. Le conducteur pense que vous n’allez pas très vite juste parce que vous êtes sur un vélo, si bien qu’il ne lui vient jamais à l’esprit qu’il ne peut pas dépasser à temps. Même s’il faut que vous vous mettiez debout sur les freins, il n’aura pas la conscience d’avoir mal agi. Cette collision est très difficile à éviter car vous ne verrez rien jusqu’à la dernière seconde, et parce que vous n’avez nulle part où aller lorsqu’elle se produit.
Comment éviter cette collision :
1. Ne roulez pas sur le trottoir. Quand vous descendez du trottoir pour traverser la rue, vous demandez à vous faire renverser. Keith Vick fut tué de cette façon en Décembre 2 002 À Austin Tx
2. Appuyez à gauche. Occuper toute la voie fait qu’il est plus difficile aux conducteurs de vous dépasser pour vous faire une queue de poisson ou tourner sur vous. Ne soyez pas culpabilisé d’occuper toute la voie: si les automobilistes ne menaçaient pas votre vie en tournant devant vous ou sur vous ou en vous frôlant trop, vous n’auriez pas à le faire. Si la voie n’est pas assez large pour vous dépasser sans danger, alors vous devriez prendre toute la voie de toute façons. La position dans la voie est exposée en détail plus bas.
3. Surveillez votre rétroviseur en approchant une intersection. Si vous n’avez pas de rétroviseur, procurez vous en un maintenant. Assurez vous de regarder dans votre rétroviseur BIEN AVANT l’intersection. Au moment où vous traversez le croisement, il faudra que vous soyez attentif à ce qui se passe DEVANT vous.
Collision n°5 : Le crochet du droit, le retour
Schéma 5
Vous doublez un véhicule lent (ou un autre vélo) sur la droite, quand il tourne inopinément droit sur vous, en essayant de rentrer dans un parking, une allée, ou une rue adjacente.
Comment éviter cette collision :
1. Ne doublez pas par la droite. Cette collision est très facile à éviter. Simplement, abstenez vous de doubler aucun véhicule sur la droite. Si une voiture devant vous roule à 15 km/h, ralentissez aussi, derrière elle. Elle finira par rouler plus vite. Dans le cas contraire, doublez la à gauche lorsque c’est possible sans danger
Si vous doublez un cycliste à gauche, annoncez « À votre gauche » avant de dépasser, de telle sorte qu’il ne vous rentre pas dedans à gauche. (bien sûr, il est beaucoup moins probable qu’il aille brutalement à gauche, où il pourrait être renversé par le trafic, que d’aller à droite, à destination.) S’il roule trop à gauche pour pouvoir le dépasser sans danger à gauche, alors annoncez « À votre droite » avant de le dépasser à droite.
Si plusieurs véhicules sont arrêtés au feu, alors vous pouvez essayer de passer à droite « précautionneusement ». Souvenez vous que quelqu’un peut ouvrir la porte côté passager sans prévenir pour sortir. Souvenez vous aussi que si vous dépassez à droite et que la circulation reprend vous pourrez être victime du « feu rouge de la mort » (collision N°3)
Remarquez que si vous suivez un véhicule lent, roulez derrière lui, pas dans son angle mort immédiatement à sa droite. Même si vous ne dépassez pas un véhicule par la droite, vous pouvez encore rentrer dedans s’il tourne à droite pendant que vous êtes à côté. Ménagez vous assez d’espace pour pouvoir freiner.
2. Regardez derrière vous avant de tourner à droite. Voilà votre occasion d’éviter de renverser des cyclistes qui ignoreraient le conseil N°1 ci-dessus et qui essayeraient de vous doubler par la droite.
Regardez derrière vous avant de tourner à droite pour vous assurer qu’aucun cycliste ne s’efforce de vous doubler par la droite. (Souvenez vous également qu’il pourrait surgir derrière vous de sur le trottoir alors que vous êtes sur la voie.) Même si c’est l’autre cycliste qui est en tort d’avoir tenté de vous doubler par la droite alors que vous tournez à droite et qu’il vous rentre dedans, cela ne fera pas moins mal au moment de l’impact.
Collision n°6 : Le croisement de gauche
Schéma 6
Un véhicule venant à votre rencontre tourne à gauche juste devant vous ou sur vous. Ce cas est similaire à la collision N°1 ci-dessus. Les cyclistes texans renversés de cette façon incluent le Dr. Lee Chilton, John Howell (précédent president of the Austin Cycling Association), and Janne Osborne.
Comment éviter cette collision :
1. Ne roulez pas sur le trottoir. Lorsque vous descendez du trottoir pour traverser la rue, vous êtes invisibles pour les voitures qui tournent.
2. Procurez-vous un phare. Si vous roulez de nuit, il vous faut absolument utiliser un phare avant. C’est requis par la loi, de toutes les façons.
3. Portez des vêtements voyants, même pendant la journée. Cela peut sembler idiot, mais les vélos sont petits et aisément transparents même pendant la journée. Un gilet réfléchissant orange ou jaune peut vraiment faire une grande différence. J’ai demandé À une amie de s’éloigner de moi sur son vélo en portant un tel gilet, et lorsqu’elle fut à peu près À 500 mètres, je ne pouvais plus voir ni elle ni son vélo, mais son gilet était clairement visible. (NdT : un écart’auto a un peu le même effet d’être visible de loin.)
4. Ralentissez. Si vous ne pouvez pas croiser le regard du conducteur, en particulier la nuit, ralentissez suffisamment pour être capable de vous arrêter complétement si nécessaire. Bien sûr, c’est embêtant, mais c’est mieux qu’une collision.
Collision Type N°7 : L’ Arrière-Train
Schéma 7
Innocemment, vous appuyez un peu à gauche pour éviter une voiture garée ou un autre obstacle sur la chaussée, et vous vous faites avoir par un véhicule qui arrive derrière vous.
Comment éviter cette collision:
1. N’appuyez jamais à gauche sans vérifier auparavant dans votre rétroviseur ou en vous retournant. Certains automobilistes aiment à frôler les cyclistes à quelques centimètres, si bien que se déplacer même un tout petit peu vers la gauche inopinément peut vous mettre sous les roues d’une voiture.
2. Ne zigzaguez pas dans et hors de la file de stationnement si elle contient des véhicules stationnés. Il peut être tentant de rouler dans la file de stationnement là où il n’y a aucun véhicules garés, retournant dans le trafic lorsqu’elle contient un véhicule. Ceci vous met en position de vous faire accrocher par derrière. Au contraire, suivez une ligne droite continue dans la voie de circulation.
Schéma 7A
3. Utilisez un rétroviseur de guidon. Si vous n’en avez pas, allez chez un vélociste et achetez en un. (NdT : évitez les « grand-angles » et le plastique)
Collision n°8 : L’Arrière-Train, le retour
Schéma 8
Une voiture vous rentre dedans par l’arrière. C’est ce que de nombreux cyclistes redoutent le plus, mais ce n’est pas l’accident le plus courant (sauf peut-être la nuit, ou au cours de randonnées longue distance en campagne.) Quoiqu’il en soit, c’est l’une des collisions les plus difficiles À éviter, car vous n’êtes pas habituellement en train de regarder derrière vous. La meilleure façon d’éviter celle-ci est de rouler sur des routes très larges, ou sur des pistes cyclables, ou sur des voies où la circulation est ralentie. Les cyclistes texans Tom Churchill et Andrew Turner, et probablement William Sigtryggsson sont morts de cette façon. Les trois collisions ont eu lieu la nuit et au moins deux d’entre eux n’avaient pas de lumière. Il est rare de se faire accrocher par l’arrière en plein jour.
Comment éviter cette collision :
1. Procurez-vous un feu arrière. Si vous circulez la nuit, vous devriez absolument utiliser un feu rouge clignotant arrière (NdT : ce type de feu hyper efficace est interdit par le code de la route en France) Bruce Mackey (responsable de la sécurité cycliste au Nevada) déclare que 60% des accidents de vélo en Floride (où il exerçait avant) sont causés par des cyclistes circulant la nuit sans lumière. En 1999, 39% des décès de cyclistes aux USA se sont produits entre 18h. et minuit. USA Today, 10-22-01, attributed to the Insurance Institute for highway safety
Les vélocistes proposent des feux arrières pour 15 Euros ou moins. Ce type de feux requièrent typiquement deux piles AA, qui durent des mois (environ 200 heures). Je ne peux insister suffisamment sur ce point :
SI VOUS ROULEZ LA NUIT : PROCUREZ-VOUS UN FEU ARRIÈRE.
2. Choisissez des rue larges. Roulez sur des rues dont la voie de droite est suffisamment large pour qu’une voiture et un vélo puissent y rouler côte à côte. De cette façon une voiture pourra vous dépasser sans vous toucher même si elle ne vous voit pas! (NdT : ce point là prête à controverse !)
3. Choisissez des rues lentes. Plus une voiture roule lentement, plus son conducteur aura le temps de vous voir. Je traverse les villes en prenant les petites rues résidentielles, apprenez à en faire autant.
4. Utilisez les ruelles le week-end. Le risque de rouler Vendredi ou Samedi est nettement plus grand que les autres nuits du fait de tous les poivrots qui se promènent en voiture.Si vous roulez une nuit de week-end préférez les petites rues résidentielles plutôt que les grandes artères.
5. Procurez-vous un rétroviseur. Procurez-vous un rétroviseur et servez-vous en. S’il semble qu’une voiture ne vous a pas vu, descendez de votre vélo et montez sur le trottoir. Les rétroviseurs coûtent de 5 À 15 Euros. Croyez moi, une fois que vous aurez un rétroviseur, vous vous poserez la question de savoir comment vous faisiez avant. Ma parano a diminué de 80% après que je me sois procuré un rétroviseur. Si vous n’êtes pas convaincus, démontez votre rétroviseur après l’avoir utilisé un mois, (ou bien prenez un vélo’v) puis notez comme vous regardez souvent l’endroit où il se trouverait, et comment votre sentiment d’insécurité a augmenté sans lui.
6. Ne frôlez pas le trottoir. Ceci va contre votre intuition, mais donnez vous un peu d’espace entre vous et le trottoir. Ceci vous donnera la possibilité de vous déplacer à droite pour le cas où vous verriez une grosse voiture qui approche sans se décaler suffisamment pour vous éviter. Également, quand vous frôlez le trottoir, vous risquez d’être victime d’un croisement de droite
(NdT : de plus, si vous frôlez le trottoir, vous courez le risque de rouler sur des tessons de bouteille, un enjoliveur, un chien qui s’efforce, toutes choses qui vous inciteront à faire brutalement un écart vers un trafic qui vous ignorait dans votre caniveau)
Collision Type N°9 : Le paf du passage « piéton »
Schéma 9
Vous roulez sur le trottoir . Les voitures ne s’attendent pas à des bicyclettes sur le trottoir, donc il vous faut être très attentifs si vous voulez éviter celles-ci. Devorah Feldman fut accrochée dans ce type de collision, ce qui entraîna des séquelles permanentes.
Comment éviter cette collision :
1. Procurez-vous un phare. Si vous roulez de nuit, il vous faut absolument utiliser un phare avant. C’est requis par la loi, de toutes les façons.
2. Ralentissez. Ralentissez suffisamment pour être capable de vous arrêter complétement si nécessaire.
3. Ne roulez pas sur le trottoir pour commencer. Traverser entre les trottoirs peut être une manœuvre fort dangereuse. Si vous le faites sur le côté gauche de la rue, vous serez heurtés comme sur le diagramme. Si vous le faites sur côté droit de la rue, vous serez heurté par derrière par une voiture qui tourne à droite. Vous risquez également d’être accrochés par des voitures qui sortent d’un parking ou d’une voie privée. Ce type d’accident est difficile à éviter, ce qui est une raison excellente d’éviter de rouler sur le trottoir tout simplement.
Et une autre raison d’éviter de rouler sur le trottoir est que vous êtes une menace pour les piétons. Votre vélo est aussi dangereux pour les piétons que les voitures le sont pour vous. Pour finir, rouler sur le trottoir est illégal. sauf exception (NdT le mail Bouchut ou le passage sous les voies ferrées de la Part Dieu À Lyon). si vous avez l’intention de rouler sur le trottoir, faites le lentement et très précautionneusement, SURTOUT quand vous traversez la rue entre deux trottoirs.
Conseils plus généraux :
Évitez les rues animées.
Une des plus grandes erreurs que commettent les cyclistes néophytes est d’adopter exactement les mêmes itinéraires que lorsqu’ils conduisaient une voiture. Il vaut habituellement mieux prendre des rues avec un trafic plus rare et plus lent. Bien sur, les cyclistes ont un droit à la route, mais il s’agit d’une mince consolation quand vous êtes mort. Considérez jusqu’où vous pouvez user de cette stratégie : Si vous étudiez vos itinéraires convenablement, vous verrez que dans la plupart des agglomérations vous pouvez voyager à travers les rues résidentielles et arriver à la plupart des endroits, en traversant les rues animées plutôt qu’en y roulant.
Brillez.
Trop évident ? Bien, si c’est si évident, alors pourquoi la plupart des cyclistes nocturnes roulent-ils sans lumière ? Les vélocistes ont des feux arrières pour 15 euros ou moins. Si c’est encore trop cher pour vous, vous trouverez des clignotants rouges à 5 euros. Les phares avant présentent un problème plus complexe, car la plupart des phares avant de vélo ont une durée de vie des batteries trop faible (habituellement seulement quelques heures d’utilisation).
(NdT : les éclairages alimentés par dynamo sont donc à privilégier si le vélo est utilisé régulièrement de nuit, idéalement une dynamo située dans le moyeu)
Roulez comme si vous étiez invisible.
Supposez que les automobilistes ne savent pas que vous êtes là et roulez de telle sorte que vous ne serez pas accrochés même s’ils ne vous voient pas. Vous n’essayez pas d’être invisible, vous efforcez de rouler en sorte que le fait que les automobilistes ne vous voient pas n’a aucune importance. Si vous roulez de telle sorte que l’automobiliste doit agir pour éviter de vous accrocher (c’est à dire, en ralentissant ou en changeant de voie), cela veut dire qu’ils vous heurteront certainement s’ils ne vous voient pas! Mais si vous restez hors de leur voie, ils ne vous heurteront pas même s’ils ne vous voient pas. (NdT : Ce paragraphe prête à controverse, rouler hors de leur voie, c’est aussi souvent rouler hors de leur vue, et cela présente un danger lorsque cela n’est plus possible, voir plus bas, occuper toute la voie quand c’est nécessaire)
Sur les routes très rapides, les voitures auront moins de temps pour vous voir car elles s’approchent très vite. Maintenant, vous devriez commencer par éviter les routes rapides si possible, a moins qu’il y ait suffisamment de place pour qu’une voiture et un vélo puissent rouler côte à côte. Et s’il y a une telle place, alors sur les routes rapides vous pouvez vous entraîner à l’invisibilité en roulant à l’extrême droite. Si vous êtes suffisamment à droite pour ne pas empiéter sur la partie de la voie où se trouvent les véhicules, ils vous dépasseront sans vous toucher, même s’ils ne remarquent pas que vous êtes là. (NdT: là encore M. Bluejay raisonne à partir des voies états-uniennes qui offrent des largeurs sans commune mesure avec leurs homologues européennes, surtout en ville)
Voici un autre exemple : C’est une bonne idée de signaler un tourne à gauche, mais c’est une meilleure idée de faire votre virage à gauche à un moment ou un endroit où il n’y a pas de voitures derrière vous qui pourraient vous heurter pendant que vous êtes arrêtés en attendant de pouvoir tourner. Vous pouvez vous camper au milieu de la rue, arrêté, avec le bras gauche tendu, attendant de pouvoir tourner, mais vous comptez sur les voitures derrière vous pour vous voir et s’arrêter. Si elles ne vous voient pas, vous avez un problème (NdT : Louis Nucéra a été tué de cette façon le 9 août 2000 dans la zone industrielle de Carros) !
Naturellement, nous ne sommes pas en faveur de brûler les feux rouges, mais si vous êtes le genre de cycliste qui le fait, alors appliquez le principe d’invisibilité : Est ce qu’un trafic perpendiculaire pourrait me heurter si j’étais invisible ? Si oui alors ne le faites surtout pas. N’obligez jamais une voiture à ralentir pour éviter de vous heurter (feu rouge ou pas). Souvenez vous, plus vous comptez sur les voitures pour vous voir afin d’éviter de vous heurter, plus vous courez de risque qu’elles vous heurtent effectivement.
Notez bien que vous ne tentez pas d’être invisible, vous roulez simplement en faisant l’hypothèse que les voitures ne peuvent pas vous voir. Bien sûr, vous VOULEZ certainement qu’elles vous voient, et vous devez les aider pour ça. C’est pourquoi vous ferez des signes aux automobilistes dont vous pensez qu’ils vont tourner devant vous, et pourquoi vous serez illuminés comme un arbre de Noël (phare avant et feu arrière)
Il y a des exceptions au principe de rouler comme si on était invisible . Par exemple, il faudra souvent que vous occupiez toute une voie au lieu de rouler à l’extrême droite, pour des raisons indiquées dans la prochaine section.
Prenez toute la voie quand c’est nécessaire.
Quoique vous préfériez souvent rouler à l’ extrême droite pour être hors du chemin des voitures qui vous dépassent, il est souvent plus sûr d’occuper toute la voie, ou au moins d’appuyer un peu à gauche. Comme nous l’avons vu sur le Schéma 1 ci-dessus, rouler un peu plus à gauche permet aux voitures aux intersections de mieux vous voir. De même, vous devriez occuper toute la voie si les voitures vous dépassent de trop près. Ceci requiert que les voitures derrière vous vous voient et ralentissent ou changent de voie. D’un autre côté, si vous vous trouvez sur le type de rue où vous avez des voitures bloquées derrière vous ou changeant sans cesse de voie autour de vous, vous êtes probablement sur la mauvaise rue et vous devriez trouver une rue résidentielle plus calme.
Au fait, il est parfaitement légal d’occuper le centre de la voie . Texas State Law (et la loi de la plupart des autres états) dit que vous devez rouler aussi loin à droite que « praticable ». Voici un certain nombre de chose qui rendent la circulation à l’extrême droite impraticable :
1. Les voitures vous dépassent de trop près. Si la voie est trop étroite pour que les voitures vous dépassent en sécurité (NdT 1 mètre en agglomération en France), alors appuyez à gauche et prenez toute la voie. Se faire frôler par les voitures est dangereux.
2. Des voitures sont garées sur le côté droit de la rue. Si vous roulez trop près d’elles, vous prendrez une portière lorsque quelqu’un voudra sortir de sa voiture. Appuyez à gauche.
3. Vous vous trouvez dans une zone de fort trafic avec un tas de voies perpendiculaires, parkings, garages devant et à votre droite. Les voitures qui tournent à gauche ne vous verront pas car elles guettent le trafic au MILIEU de la voie. Appuyez à gauche. Voyez Collision et Schéma 1 ci-dessus.
Si vous avez été attentifs, vous avez remarqué qu’il y a des risques aussi bien quand on roule à l’extrême droite que quand on occupe toute la voie. Si vous vouliez une règle sans exceptions, désolé, ce n’est pas si simple. (Mais ne perdez pas courage, car beaucoup des AUTRES concepts exposés dans notre top 10 ci-dessus fonctionnent dans 100% des cas.) Si vous roulez tout à fait à droite, vous risquez de prendre une portière, et vous êtes plus difficile à voir aux intersections pour une voiture qui arrive sur une rue perpendiculaire. Mais si vous prenez toute la voie, vous serez certainement heurté si une voiture derrière vous ne vous voit pas. Afin d’augmenter la probabilité d’être vu, BRILLEZ comme un arbre de Noël la nuit et empruntez les rues résidentielles quand vous le pouvez, ainsi les voitures rouleront plus lentement et donc s’approcheront plus lentement et elles auront plus de temps pour vous voir. (NdT : un corollaire de ce principe de la vitesse relative pourrait être pour vous de rouler plus vite, À condition d’avoir de bons freins, et un chargement équilibré.)
ET LE CASQUE !
De fait il y a une première raison pour la quelle j’évite de promouvoir le casque. L’idée que les cyclistes devraient porter un casque est déjà tant une part de la conscience collective qu’il n’y aura aucune différence selon que j’encourage au port du casque ou pas. C’est pourquoi j’insiste plutôt sur ce que personne n’a entendu ailleurs : Comment circuler tranquillement. Soyons clair : personne ne portera un casque pour la seule raison que je le recommande. Les gens ne seront pas motivés à l’action en entendant quelque chose de ma part qu’ils ont déjà entendu un millier de fois auparavant.
Mais cela va plus loin encore : obnubilés par la question du casque, les cyclistes oublient ce qui pourra effectivement leur sauver la vie : Apprendre à circuler en vélo en sécurité. Ce n’est pas que je sois contre le port du casque, je suis opposé à toute l’attention accordée au casque, aux dépens des techniques et des règles de sécurité à vélo. Le casque n’est pas l’aspect le plus important de la sécurité à vélo. Et de loin.
Malheureusement, les casques sont devenus une panacée : Nombreux sont les parents, les édiles, les autorités, qui pensent qu’ils peuvent flanquer une pièce de mousse de polystyrène sur la tête d’un gamin et qu’ainsi ils auront assumé leur part dans la sécurité des enfants. Mais c’est l’inverse qui est vrai. Cette approche revient à équiper quelqu’un d’un gilet pare-balle pour l’envoyer batifoler au milieu d’un champ de tir. Si vous aviez à choisir entre donner à un enfant un casque ou l’enseignement de la manière de circuler en sécurité, vous devriez choisir l’enseignement et renoncer au casque systématiquement.
Bien sûr, vous n’avez pas à choisir, mais le fait est que la grande majorité choisit, et elle choisit le casque seulement. Les lois imposant le port du casque fleurissent ici et là, (NdT ou des campagnes en leur faveur ) mais combien de ces mêmes autorités imposent des cours enseignant les pratiques assurant la sécurité ? Pour ainsi dire aucune. C’est là qu’est le problème : Une priorité déplacée…