Pourquoi préférer le vélo-risque au risque voiture

Un article repris du site internet www.carfree.fr

Le vélo est-il plus risqué que la voiture ? Et si c’était l’inverse ? Vain débat ! Le risque est un besoin fondamental de l’âme humaine. La question n’est donc pas celle du plus risqué mais celle du mieux risqué. Partant de là, pourquoi sur des distances raisonnables, préférer le vélo à la voiture ? Parce que le risque vélo est plus fructueux que le risque voiture.

Quatre kilomètres. C’est la distance bureau-maison que je viens de calculer sur le compteur de ma voiture. Quand j’effectue mon parcours, j’en croise des cyclistes. Et pourquoi pas moi ?

BEAUCOUP TROP DANGEREUX DE SE FAUFILER ENTRE LES VOITURES

A peine sorti de mon véhicule, je tombe sur un voisin qui navigue toujours en grosse cylindrée. Je lui confie ma tentation de rejoindre le monde du deux roues :
-Tu n’es pas fou ! Le vélo ? Beaucoup trop dangereux de se faufiler entre les voitures. En plus tu as charge de famille. Alors, pas question pour toi de prendre des risques inutiles.

Arrive le Monsieur Vélo du quartier, adepte inconditionnel de la petite reine. Rapidement le ton monte entre mes deux voisins. Le débat se résume caricaturalement à un duel : « la voiture, plus risqué que le vélo ! » contre « le vélo, plus risqué que la voiture ! »

LE RISQUE EST UN BESOIN ESSENTIEL DE L’ÂME

Cette joute verbale ne m’aide pas beaucoup dans ma réflexion. Je laisse mes voisins à leurs emportements. Une fois chez moi, je me rends compte qu’ils s’accordent au moins sur une chose: le risque. En voiture ou à vélo, il y a du risque. Et le risque c’est fondamental : « Le risque est un besoin essentiel de l’âme. L’absence de risque suscite une espèce d’ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. (…) Le risque est un danger qui provoque une réaction réfléchie; c’est-à-dire qu’il ne dépasse pas les ressources de l’âme au point de l’écraser sous la peur. Dans certains cas, il enferme une part de jeu; dans d’autres cas, quand une obligation précise pousse l’homme à y faire face, il constitue le plus haut stimulant possible. »

VIVRE PLUS CORPS CŒUR ET ÂME

Quel risque choisir ? La question ne se pose pas quand je dois faire trente kilomètres avec ma famille le week-end :
– les enfants en voiture !

Mais sur mon quotidien de quatre bornes, le discernement s’impose. Vous le savez, on reconnaît l’arbre à ses fruits. Quel arbre élire? La voiture ou le vélo ?

Je décide de tenter la bicyclette. Après quelques semaines de pratique, j’arrive à mes premières conclusions :
– L’hiver, en voiture, j’ai toujours chaud. A vélo, le vent me glace mais bon sang! j’en apprécie mieux la tasse de café en arrivant,
– Aussi rapide à vélo qu’en voiture: souvenir même d’une longue file de voitures arrêtées à un feu rouge remontée d’un trait,
– Impression à vélo de vivre plus corps cœur et âme là où la voiture me laissait plutôt alangui.
– J’ai pu enfin m’arrêter parler avec cet ami que je ne faisais que saluer de loin derrière mon pare brise.

LA BRANCHE CHARGÉE DE FRUITS S’INCLINE

Cela en fait des fruits cyclables ! C’est décidé, j’adopte la petite reine. Voyez-vous, voisin adepte du « tout voiture », je serai même raisonnable. J’enfourcherai mon vélo sauf les jours de pluies débordantes, avec l’assurance que se pencher sur son guidon, lutter parfois tête baissée contre le vent d’ouest n’est pas vain car « la branche chargée de fruits s’incline » (Thomas Fuller).

Loïc TERTRAIS (www.guidetotusduvelo.com – illustrations Bertrand Dosseur)

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