Le Président de la Confrérie des 650 est très en colère…
Repris, avec son autorisation, du site internet http://www.confreriedes650.org
(suite à l’info concernant l’expérience tentée à Strasbourg, de ramener les cyclistes dans le droit chemin du code de la route, à grands coups de pioche dans les porte-monnaies).
Nous allons donc sévir ! Parce que les cyclistes sont par trop imprudents. Tiens cela me rappelle l’article paru un jour dans le courrier Picard, qui demandait aux automobilistes de prendre garde aux animaux dangereux qui peuplent la forêt de Chantilly. Les cerfs, sangliers et autres renards sont évidemment très agressifs qui défoncent l’avant des voitures roulant à des 130 km/h. Pour les cyclistes c’est la même : ils sont en minorité, bien plus exposés que les autres utilisateurs de la route (mis à part les piétons), mais le bon peuple et ses élus se soucient, malgré eux, de la sécurité des pédaleurs du fait de l’énorme danger qu’ils induisent.
On va donc, pour faire baisser la statistique des accidents, qui fait désordre à l’heure où le dieu sécurité règne sur l’Olympe sociale, verbaliser les infractions cyclistes. Soit, on ne peut offrir aux cyclistes la totale liberté en utilisant la chaussée et son environnement. Ce serait ouvrir grand la boîte de Pandore. Mais peut-on pour autant imposer aux vélos le même règlement qu’aux voitures ? Ils n’ont ni le même encombrement, ni la même vitesse, ni font montre de l’imbécile agressivité du conducteur qui, par le simple fait d’écraser un bout de ferraille, fait bondir sa puissante auto.
Bref et à notre sens, il faudrait ici encore raison garder. Former simplement le public à un minimum de courtoisie et d’entente semblerait plus efficace… et plus simple. Car légiférer est une chose, faire respecter la règle en est une autre. La maréchaussée ayant d’autres chats à fouetter, qui peine déjà à contrôler les voitures. Certes, il faudrait, si l’on souhaitait mettre en place la ci-dernière proposition, faire appel à une certaine dose de matière grise dont on peut bien sûr se passer lorsqu’il s’agit simplement de remplir des PV.
Mais enfin soyons magnanimes. Acceptons le fait que nous ne sommes pas, nous autres cyclistes, toujours et tout à fait blanc bleu, que la recherche de facilité nous entraîne parfois à des comportements un minimum osés.
Cela dit, deux choses quand même me turlupinent en-dessous du bonnet, que je mets ces temps-ci car il fait grand froid.
Un cas de contravention ! Je cite : « ne pas prendre une piste cyclable ». J’ai toujours pris position contre les pistes cyclables hors agglomération, préférant de loin la signalétique « partageons la route ». Aurais-je eu raison de craindre que vienne un jour l’obligation de ne rouler que sur elles, avec l’interdiction adjointe de rouler, là où elles ne sont pas ? Nous n’en sommes pas là, Dieu merci. Mais grâce à ce point de la réglementation dont les pontes proposent la mise en place : ce n’est désormais plus une utopie.
Quant au second point qui me grattouille là où ça fait mal, il touche à la sécurité. Cette dernière est devenue aujourd’hui, je le disais, le souci majeur de toutes les instances. Elles tendent à surprotéger les gens, même à l’insu de leur plein gré. Eh bien là, braves gens, en vous remerciant de votre sollicitude, je vous prie de vous occuper de vos fesses, en ce qui concerne les miennes, à 63 ans je suis assez grand pour m’en charger.
Patrick Jean