Piéton, on cotise pour la bagnole !
Dans la vie de tous les jours, sans qu’on s’en rende compte, les non-motorisés sont priés d’intervenir dans les frais qu’occasionnent les automobilistes.
On ne parle même pas ici de l’entretien des routes grâce à nos impôts, ni du trou de la sécu creusé par les accidents de voitures et autres pollutions atmosphériques, non. Il s’agit d’une multitude d’incitants à se déplacer en auto, souvent du fait du secteur privé, dont les coûts sont répartis sur l’ensemble des consommateurs.
Ces piétons, cyclistes et usagers des transports en commun réalisent-ils par exemple qu’en se rendant au cinéma, ils payent souvent leur place un peu plus cher de façon à offrir le remboursement du parking de ceux qui sont par là-même encouragés à arriver en voiture ?
En fréquentant un centre commercial, le piéton paye aussi cher ses emplettes que l’automobiliste, malgré qu’il n’a généré aucun frais de stationnement. L’enseigne doit pourtant amortir un coût qui oscille entre 10000 et 30000 euros par emplacement de parking, sans compter les frais d’exploitation (éclairage, système informatisé d’ouverture des barrières, assurances, etc…)
Pire : un non-motorisé paye en réalité souvent plus cher ce qu’il achète, pour de multiples raisons : il fréquente les magasins de proximité au lieu des zones commerciales en périphérie, il ne profite pas de réductions pour achats en grandes quantités, il préfère également les petits contenants aux grands formats économiques.
La législation comme incitant au report modal.
Ne serait-il pas grand temps de voter des lois pour contrer ces multiples formes d’encouragement à l’usage de l’automobile ? Offrir un service de voiturier pour un établissement horeca ne revient-il pas à discriminer le piéton ? La vente au détail doit-elle pouvoir continuer à proposer des formats ou quantités inaccessibles aux caddie et fontes de vélo ?
Ce n’est qu’en levant ces nombreux pièges du tout-à-l’auto que l’on parviendra à libérer les piétons enfermés dans les voitures !
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